Haïti-Politique : Situation extrême, se dirige ton vers une transition?
La Situation est extrêmement compliquée depuis ces trois derniers jours avec une vive tension provoquée par de mauvaises décisions de l'Exécutif avec au passage la multiplication d'actes de violences un peu partout dans la région métropolitaine. Deux groupes armés semblent s'affronter à distance. Un qui serait à la solde du pouvoir avec Jimmy Chérisier alias "Barbecue" à sa tête et un autre issu de la Police nationale appelé "Fantom 509", aussi violents que les gangs armés. Il y a quelques jours ce sont les hommes de Jimmy Chérisier, ancien policier, qui semaient la panique dans les quartiers populaires proches de l'opposition incendiant des maisonnettes et violant des jeunes filles, cette semaine c'est le groupe "fantom 509" qui s'attaquent aux institutions publiques et qui incendie les véhicules immatriculés service de l'Etat(SE).
Si le gouvernement fait profil bas devant ces actes violents, c'est parce qu'il semble perdre le contrôle de la situation. En fin de semaine écoulée, des groupes armés à cité soleil s'affrontaient mais aussi manifestaient pour réclamer la libération de "JOUMA" un présumé bandit arrêté par la police sur la route de l'Aéroport. Des tirs nourris sont entendus un peu partout dans la région métropolitaine. Les institutions publiques sont attaquées et le gouvernement cherche à reprendre la main pour éviter un affrontement sanglant dans la Capitale. La question est de savoir comment il va s'y prendre pour trouver la paix que la commission de désarmement n'a pas pû trouver depuis plus d'un an.
La circulation des armes à feu dans les quartiers populaires, les conflits ouverts au sein de la police nationale entre les différentes factions sans oublier la frustration d'une frange de la population ouvrent la voie à une éventuel conflit armé qui pourrait avoir de grave conséquence politique avec les élections qui ont lieu aux Etats-Unis dans moins de deux mois. Les démocrates comme les Républicains ne se sont pas ouvertement prononcés sur la question mais ne tarderont pas à le faire alors que la date du scrutin du 3 novembre approche.
Des groupes haïtiens supportant Joe Bien dans la Floride sous le vocable "Ayisyen pou Biden" ont rencontré la semaine écoulée Kamala Harris. Et l'objet des discussions s'était porté sur la situation politique en Haïti en présence l'américaine d'origine haïtienne Karine Jean Pierre, principale conseillère de Joe Biden. La rencontre a failli tourné au vinaigre alors que Kamala Harris voulait s'assurer du vote des Haïtiens de Floride, stratégique pour la victoire du candidat démocrate avec 29 grands électeurs. Certainement la colistière de Biden va s'informer de la situation politique en Haïti pour comprendre la réaction des compatriotes qui ne voteront certainement pas Donald Trump qui avait traité Haïti de "Trou de merde", mais qui ne donneront pas de cadeau aux démocrates après l'expérience Clinton à travers la Fondation portant son nom dans le pays.
Ces éléments pourront jouer amplement dans les prochains jours sur la politique intérieure d'Haïti. L'Equipe de Donald Trump qui connait très bien la situation ne parait vraiment pas intéressé à inverser la donne pour le moment mais une pression des démocrates au congrès pourrait forcer les républicains à l'approche des élections à prendre des décisions contre son allié de Port au Prince. Une décision douloureuse qui pourrait être salutaire pour la victoire dans la Floride. Jovenel Moïse pourrait faire les frais compte tenu de la situation explosive dans le pays. Maintenant il reste à savoir si l'alternative qui sera proposée par l'opposition sera de nature à convaincre les américains.
Il faudra un gouvernement de salut public mais avec des alliés capables de donner une garantie à Washington comme le fait si bien l'actuelle administration haïtienne. Si les données ne paraissent pas donner des pistes sur l'avenir politique du pays, cela ne va pas tarder dans les prochains jours. Donald Trump qui est en difficulté pourrait soit lâcher Jovenel Moïse pour courtiser le vote haïtien soit le maintenir sachant que la main passera tôt ou tard aux démocrates. Dans les deux cas de figure, la partie semble se compliquer pour le pouvoir qui ne donne aucune garantie sur la réalisation de prochaines élections et qui semble perdre le contrôle total de la situation.
En outre, l'opposition est déterminée à faire échec au chef de l'Etat, qui pourtant semblait trouver la formule économique pour ramener la confiance avec la baisse de certains produits constatés dans les marchés publics avec la chute spectaculaire du dollar. Il reste à savoir quelle sera la prochaine carte que sortira Jovenel Moïse pour trouver la paix et mettre les protagonistes autour d'une même table dans la perspective d'un accord politique ? Dans le cas contraire, on se dirige droit vers la transition non souhaitée par le Président.