Radio Ecoute FM Confirme L’assassinat des Journalistes Wilguens Louissaint et Amady John Wesley par les Gangs Armés de Laboule
Deux journalistes haïtiens ont été assassinés jeudi par un gang en périphérie de la capitale Port-au-Prince, nouvelle illustration du chaos sécuritaire dans lequel est plongé Haïti, englué dans une crise profonde six mois après l’assassinat du président Jovenel Moïse.
Wilguens Louissaint et Amady John Wesley ont été tués lors d’une fusillade dans une zone sous contrôle de bandes armées, a précisé à l’AFP l’employeur du second, Radio Ecoute FM.
De son côté, le responsable du CME, interrogé un peu plus tôt dans la journée par Rezo Nòdwès, a confirmé l’information relative à l’attaque armée subie par un groupe de journalistes qui partaient, jeudi 6 Janvier, en reportage à Laboule 12. Dans les détails, il informe que trois journalistes, Wilguens Louis-Saint, John Wesley Amadi et Wilmann Vil au retour d’une mission à Fessard, zone contrôlée par le dangereux chef de gang «Ti Makak» ont été attaqués par des hommes lourdement armés dirigés par le redoutable chef de gang de «Toto».
Les bandits ont ouvert le feu sur les trois journalistes et l’un d’entre eux, Wilmann Vil, a réussi à s’échapper, selon les précisions de Reynald Petit-Frère. L’acte criminel semble porter l’empreinte du gang de «Toto» qui s’oppose aux hommes de «Ti Makak».
Haïti est, depuis des mois, sous la coupe réglée de gangs dont l’emprise s’est largement étendue au-delà des quartiers défavorisés de Port-au-Prince.
La zone de Laboule 12, où les trois journalistes s’étaient rendus jeudi, fait l’objet d’intenses combats entre plusieurs bandes armées qui veulent s’en assurer le contrôle.
Le chemin qui la traverse est l’unique voie terrestre alternative pour rejoindre la moitié sud du pays, faute de pouvoir emprunter la route nationale totalement contrôlée, depuis juin, par l’un des plus puissants gangs d’Haïti.
La crise politique endémique dans ce pays pauvre des Caraïbes, encore aggravée par l’assassinat du président Jovenel Moïse il y a six mois, n’a fait que détériorer la situation sécuritaire.
Au moins 950 enlèvements ont été recensés en Haïti en 2021, selon le Centre d’analyse et de recherche en droits humains, organisation basée à Port-au-Prince.